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Francisco Luque

Francisco Luque
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CD L'oiseau rare

guitare microtonale

L'Oiseau rare

Deux guitares  (2000)

A Martuli

Guitare (2000-2004)

Espacio

Baryton et guitare  (2003)

Sur un poème de José Angel Valente

A Bias

Guitare et électronique (1998)

Estudios de sonoridades

Guitare  (2007)

 

Les instruments :

Les guitares sont accordées sur la base de l'intervalle de quarte juste + 1/4 de ton, qui est presque la quarte physique, c'est-à-dire l'intervalle entre la note fondamentale et le 11e partiel

Pour  A Bias et Espacio, l'instrument est une guitare frettée en ¼ de tons, dotée uniquement de cordes graves

 

    Introduction à la musique de Francisco Luque

 

Selon le poète chinois Li Bai, l'Oiseau Rare invite à prendre son essor vers de vastes espaces. Sous ce titre, Francisco Luque a composé un duo de guitares pour Caroline Delume et Wim Hoogewerf en 2000, avant de publier en 2015 un CD monographique de ses pièces récentes avec guitare.

Guitariste lui-même, Francisco Luque confie depuis la fin des années 1980 des créations pour cet instrument à des musiciens dont les parcours se croisent autour d'un commun attrait pour les instruments à cordes pincées. En témoignent quelques créations dont l'instrumentarium va de la guitare seule avec son accord habituel, à la guitare frettée en quarts de ton ou  accordée en quartes harmoniques, mais aussi l'emploi d'instruments comme le théorbe, la guitare baroque, la mandoline, la bandurria.

Les titres des œuvres de Francisco Luque parlent d'eux-mêmes. La subtilité de cette musique donne à écouter un monde sonore rare, et les références littéraires ou poétiques y sont subrepticement des brèches dans la discrétion du compositeur. Ce sont parfois des noms de personnes, de personnages réels ou fictifs, des titres de poèmes, ou qui pourraient l'être, ou bien des genres répertoriés, comme l'étude, mais dont l'enjeu serait de développer une virtuosité de l'ellipse.

Au travers de cette musique imprévisible, l'esthétique de l'écoute interroge l'expérience gestuelle, ou vice-versa. La musique de Francisco Luque est d'autant plus insaisissable qu'elle contourne la définition du son par des continuités et déjoue les frontières des catégories perceptives. Son écriture donne à l'interprète une liberté à expérimenter dans l'invention d'un geste instrumental à la lisière d'une énergie et d'une mise à l'épreuve du toucher : disparition du son,  indécidable sensation de hauteur, flou de la matière. Par delà cette texture mouvante, c'est à l'interprète que revient d'accorder son jeu à une vitesse d'exécution laissée ouverte.

 

Caroline Delume

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